Activité professionnelle à l’âge de la retraite

L’activité professionnelle des personnes de 65 ans+ stabilise la prévoyance vieillesse et peut atténuer la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Le projet examine les facteurs favorisant et motivant l’activité professionnelle après 65 ans.

Fiche signalétique

  • Départements participants Travail social
  • Institut(s) S / Institut de l’âge
    Institut de sécurité sociale et de politiques sociales
  • Organisation d'encouragement Berner Fachhochschule
  • Durée 01.04.2021 - 30.06.2025
  • Direction du projet Prof. Dr. Jonathan Bennett
    Prof. Dr. Peter Neuenschwander
  • Équipe du projet Michelle Nina Bütikofer
    Susanne Kast
    Dr. Karen Torben-Nielsen
    Nina Vogel
  • Mots-clés Marché du travail des personnes de plus de 65 ans, Âge de la retraite, Activité professionnelle, Âge

Facteurs influençant la décision de travailler après 65 ans

Les motifs personnels ont été catégorisés notamment à l’aide d’une analyse de la littérature internationale et se répartissent selon les facteurs de décision suivants:

Environnement social:

Partenaires, enfants et autres parents jouent un rôle considérable quand il s’agit de décider si l’on veut continuer à travailler à l’âge de la retraite. Mais cette décision peut également être influencée par la relation (formidable ou, au contraire, pénible) entretenue avec ses collègues, ou ses ami-e-s dans un cadre privé.

Situation financière:

Continuer à travailler relève d’un besoin économique plus ou moins important selon les individus.

Relation personnelle au travail:

Les personnes capables de s’épanouir dans leur emploi, de se consacrer à leurs centres d’intérêt et de s’identifier aux valeurs de leur organisation sont plus enclines à continuer à travailler à l’âge de la retraite. Cela vaut également pour celles ayant voix au chapitre en matière de taux d’occupation ainsi que d’horaires et de lieux de travail. Enfin, la possibilité de transmettre ses connaissances aux nouvelles générations joue également un rôle.

Santé:

La décision de continuer à travailler ou non est également influencée par la question de la capacité. En effet, cela nécessite d’avoir une suffisamment bonne santé physique et mentale.

Choix antérieurs:

Certains choix de vie antérieurs influent sur la décision de continuer à travailler, qu’ils aient été faits dans un cadre professionnel – formation continue ou taux d’occupation partiel, par exemple – ou privé – congé familial prolongé ou déménagement, par exemple.

Et vous, combien de temps allez-vous encore travailler?

Dans cette brochure disponible en trois langues, trois femmes et trois hommes en âge de partir à la retraite expliquent ce qui les pousse à continuer de travailler. Les un-e-s sont resté-e-s dans le secteur qui leur était familier, comme la santé ou l’enseignement supérieur. Les autres ont choisi de se concentrer davantage sur une passion de longue date, comme la photographie ou le chant. Ainsi réunis, ces six portraits donnent une image intime et variée de la manière dont peut se traduire le travail à l’âge de la retraite, au-delà des clichés habituels.

Meilleures pratiques dans le domaine de l’ingénierie

La pénurie de personnel qualifié se montre particulièrement criante chez les ingénieur-e-s. Dans le cadre du projet «Activité professionnelle à l’âge de la retraite», la BFH a demandé à deux entreprises pourquoi elles continuaient à employer des collaborateurs et collaboratrices après leur départ à la retraite, où elles les employaient majoritairement et quels avantages elles en retiraient.

Recommandations pour la Suisse

Selon une enquête Delphi en deux phases, des expert-e-s nationaux et internationaux issu-e-s de la politique, de l’économie du travail, de la sociologie et de la recherche sur l’âge plaident en faveur d’une plus grande flexibilité et d’une base plus volontaire au moment de la transition vers la retraite. Les retraites partielles ou les modèles combinant un revenu professionnel et une rente pourraient ainsi permettre un retrait progressif de la vie active. La solidarité sociale et la stabilité du système devraient toutefois être préservées et certains groupes privilégiés ne devraient pas être favorisés de façon disproportionnée.

Les résultats de cette enquête menée auprès d’expert-e-s permettent de formuler des recommandations politiques, économiques et culturelles afin de promouvoir l’activité professionnelle des personnes de 65 ans et plus.

Renforcer la transparence et les systèmes d’incitation à la poursuite des cotisations AVS

Des campagnes d’information peuvent renseigner les travailleurs et travailleuses plus âgé-e-s sur les avantages qu’il existe à continuer à cotiser à l’AVS. La procédure de demande de recalcul de la rente devrait être simplifiée.

Renforcer la mise en œuvre et la notoriété des options de retraite progressive

La réforme des retraites AVS-21 peut être utilisée de manière ciblée pour promouvoir la retraite progressive: pour ce faire, il faudrait développer des supports d’information pour les employeurs et employeuses et les travailleurs et travailleuses, soutenir les PME dans la mise en œuvre et garantir l’égalité des chances d’accès dans tous les secteurs en tenant compte des différences entre les sexes.

Motiver les employeurs et employeuses à promouvoir des environnements de travail favorables aux personnes âgées

Les entreprises pourraient être encouragées par des incitations financières et techniques à introduire une politique du personnel favorable aux personnes âgées et à procéder à un étalonnage volontaire. Les initiatives pertinentes telles que le programme focus50plus valent d’être soutenues et mieux connues.

Renforcer le soutien public à l’éducation et à la sensibilisation

L’encouragement de programmes de formation et de sensibilisation destinés aux spécialistes RH et aux cadres peut permettre de lutter contre la discrimination fondée sur l’âge lors de l’embauche et de la promotion. Pour tenir compte de la complexité des défis liés à l’âge, il convient d’inclure ici des dimensions intersectionnelles.

Suivi de la mise en œuvre des réformes des modèles de retraite et des systèmes d’incitation

Un suivi national devrait être mis en place pour analyser l’impact des réformes des modèles de retraite et des systèmes d’incitation sur différents groupes de population.

Travailler après 65 ans: «Oui, volontiers» ou «Non, merci»?

En Suisse, environ la moitié des travailleurs et travailleuses de plus de 45 ans s’imaginent très bien poursuivre une activité professionnelle après la retraite. Cependant, de nombreuses questions restent ouvertes à ce jour. Le projet de recherche «Activité professionnelle à l’âge de la retraite» met en évidence six questions sociétales cruciales concernant le prolongement de la vie professionnelle.

  • Santé: comment l’activité professionnelle après l’âge de la retraite influe-t-elle sur la santé?
  • Perceptions: comment les travailleurs et travailleuses plus âgées sont-ils et elles perçu-e-s?
  • Vers un nouvel emploi: comment fonctionnent la recherche d’emploi et le recrutement des personnes âgées?
  • Décision précoce: quels sont les évènements qui influencent la décision de continuer à travailler?
  • Soins et prise en charge: comment conjuguer au mieux travail et soins informels?
  • Des situations initiales différentes: ont-ils et elles tou-te-s la même situation de départ?

Situation de départ et procédure

Le vieillissement de la société s’accompagne d’une diminution de la part de la population âgée de moins de 65 ans. Cela représente un défi pour les systèmes de prévoyance vieillesse et aggrave la pénurie de personnel qualifié qui existe déjà dans différents domaines professionnels. Une participation accrue des personnes de plus de 65 ans au marché du travail pourrait, d’une part, contribuer à stabiliser la prévoyance vieillesse d’un point de vue financier et, d’autre part, atténuer la pénurie de main-d’œuvre qualifiée – en particulier dans les secteurs professionnels à faible mobilité.

Le projet Activité professionnelle à l’âge de la retraite contribue à cerner les motifs, les facteurs de facilitation et les obstacles à une activité professionnelle au-delà de l’âge de référence de la retraite. Cela permet d’aborder de manière circonscrite les groupes cibles hétérogènes parmi les personnes de plus de 65 ans et de les attirer plus largement sur le marché du travail.

En tenant compte de l’expertise internationale, d’une part, et des groupes d’intérêts concernés en Suisse, d’autre part, le projet analyse les structures d’incitation du point de vue des employeurs et employeuses et celles régies par la loi, et propose des mesures d’amélioration concrètes. Le projet considère trois niveaux de décision distincts:

  1. Les dispositions légales au niveau macro: dans quelle mesure une personne ayant atteint l’âge de la retraite a-t-elle encore légalement accès au marché du travail?
  2. Les organisations au niveau méso: quels modèles de travail les employeurs et employeuses peuvent-ils et elles proposer aux travailleurs et travailleuses à l’âge de la retraite?
  3. Le niveau micro à l’échelle individuelle: quels sont les arguments personnels en faveur ou en défaveur d’une activité professionnelle à l’âge de la retraite chez les travailleurs et travailleuses âgé-e-s?

Rapports et articles

AGE-INT – Expertise internationale pour la vie des personnes âgées

AGE-INT est le plus grand projet de recherche national qui aborde les enjeux et les opportunités du changement démographique sous un angle pratique avec une équipe de projet trans- et interdisciplinaire dans les trois plus grandes régions linguistiques de Suisse. L’objectif du projet consiste à récolter des connaissances et des exemples de bonnes pratiques dans des domaines prioritaires sélectionnés aux niveaux national et international et de les rendre visibles et accessibles à un large public et aux décideurs et décideuses.

Ce projet contribue aux objectifs de développement durable suivants