Sociologie rurale

Les rôles des femmes dans l’agriculture sont multiples et leur travail dans le système agricole, en tant que (co)responsable d’exploitation, agricultrice ou employée, est indispensable. Pourtant, le travail des femmes sur les exploitations agricoles reste souvent invisible et leur contribution économique est particulièrement sous-estimée. En collaboration avec Vision Landwirtschaft, nous étudions dans ce projet, grâce à des interviews et des living labs, les responsabilités et la contribution économique des femmes travaillant sur les exploitations agricoles. De plus, nous identifions leurs besoins en matière de réseau et contribuons ainsi à améliorer leur visibilité.

Bien que largement représentées dans l’agriculture, les femmes sont souvent en arrière-plan. En Suisse, seuls 7% des responsables d’exploitation sont des femmes, alors qu’elles représentent près de 20% des diplômé-e-s en CFC agriculteur/agricultrice. La sous-représentation des femmes dans le statut de responsable d’exploitation est liée, dans le monde entier, à la tradition de la transmission de l’exploitation de père en fils. En Suisse, cette tradition se reflète dans les filières de formations agricoles spécifiques au genre. En collaboration avec l’INFORAMA Rütti, AGRIDEA et des partenaires de la pratique issu-e-s du système éducatif, nous étudions la formation agricole de base et spécialisée sous l’angle des rôles traditionnels des genres. Nous souhaitons ainsi créer une plus grande égalité des chances pour les femmes et les hommes et contribuer à une formation non genrée dans l’agriculture.

L’économie alpestre suisse a besoin de ses employé-e-s pour pouvoir assumer ses fonctions économiques, écologiques et de préservation de la tradition. La situation du personnel représente toutefois un défi majeur pour beaucoup d’exploitations d’alpage. Il est donc important pour les responsables d’alpage de comprendre les attentes et la loyauté du personnel. En collaboration avec la Société suisse d’économie alpestre, nous déterminons ces facteurs par une enquête quantitative en ligne et des entretiens qualitatifs approfondis. Sur la base de ces résultats et en collaboration avec d’autres parties prenantes, nous élaborons des recommandations d’action afin de contribuer à la réembauche du personnel d’alpage.

Les producteurs et productrices de lait suisses sont confrontés depuis longtemps à des charges et des défis importants. L’objectif de ce projet mené en collaboration avec AGRIDEA consistait à déterminer leur qualité de vie et les stratégies qui leur permettent d’atteindre une bonne qualité de vie. Des entretiens qualitatifs ont été menés à cette fin avec des producteurs et productrices de lait. Beaucoup des stratégies des personnes interviewées visent à organiser le travail de manière à se dégager le plus d’espace possible pour avoir du «temps libre», des possibilités d’évoluer, mais aussi une sphère privée. Certaines stratégies impliquent des besoins financiers, d’autres non. Le conseil apporte déjà un soutien en matière de qualité de vie, mais souvent seulement de manière ponctuelle. Les aspects de la qualité de vie doivent donc à l’avenir être consciemment et systématiquement intégrés dans les activités de conseil stratégique et professionnel. Les enseignements acquis et leur mise en œuvre contribuent énormément à la durabilité sociale des exploitations agricoles suisses et sont également pertinentes au-delà du secteur laitier.

Relever les grands défis sociétaux et les problèmes de durabilité requiert un changement fondamental, en particulier de la part du secteur agroalimentaire. Au cours des quinze prochaines années, près de la moitié des responsables d’exploitation vont atteindre l’âge de la retraite. Durant cette période, la succession à la ferme et le passage d’une génération à l’autre concerneront de nombreuses fermes suisses. Ce moment offre une opportunité pour des changements en profondeur, vers une agriculture plus durable sur les plans écologique, économique et social. Malgré les nombreuses études déjà réalisées sur la transmission de la ferme, certaines connaissances font encore défaut, notamment sur la capacité de transformation des exploitations pendant le processus de remise. De même, l’impact des structures sociales de l’exploitation sur ces transformations n’a encore été que peu étudié. L’objectif de ce projet est de comprendre comment se produisent les transformations dans l’agriculture et comment il est possible de favoriser des changements durables dans le secteur agroalimentaire. Nous souhaitons notamment étudier le rôle de la transmission de la ferme dans la transformation des exploitations.

La Suisse centrale affiche une densité d’animaux particulièrement élevée, et des émissions d’azote et d’odeurs qui le sont tout autant. Les conflits liés aux odeurs y sont récurrents entre la population agricole et la population non agricole.

Il est nécessaire de prendre en compte différents aspects techniques, organisationnels et sociétaux afin de réduire les émissions d’odeurs et d’aborder, voire d’éviter les conflits. Dans ce projet Ressources, le groupe de recherche en sociologie rurale se concentre sur les aspects sociétaux.

Nous recensons par le biais d’ateliers, d’interviews et d’enquêtes, les préoccupations des groupes d’acteurs concernés par les nuisances olfactives et leurs attentes quant à l’agriculture et à la qualité de leur habitat et du paysage. Cela permettra de déterminer des mesures pour améliorer la problématique des odeurs dans le périmètre du projet, d’acquérir des connaissances utiles pour des situations conflictuelles similaires et de les diffuser.

Le changement climatique et ses conséquences constituent d’importants défis pour l’agriculture suisse. Pour garantir la capacité de production sur le long terme, les exploitations agricoles doivent être capables de s’adapter et de se transformer.

Dans le cadre du projet Ressources « RISC » (Réflexion Innovation Soutien Climat) dirigé par Mandaterre, la HAFL aide une quarantaine d’agriculteurs et d’agricultrices du canton de Vaud à adapter leur exploitation aux risques spécifiques, locaux et individuels. Nous poursuivons pour ce faire six axes stratégiques : la stabilité des rendements, l’autonomie fourragère, le renforcement de la lutte contre l’érosion, la réduction des risques de compaction du sol, la promotion de la diversité des agroécosystèmes et la gestion d’entreprise couplée à la viabilité économique. Le projet apportera dans le même temps des connaissances utiles au canton de Vaud et à toute la Suisse.

Le groupe de recherche en sociologie rurale accompagne le projet en se concentrant tout particulièrement sur les facteurs de résilience. Notre soutien porte notamment sur l’évaluation des résultats du projet, la collecte des perceptions et des attitudes des participant-e-s quant aux risques climatiques et aux mesures, adaptations et transformations. Par ailleurs, nous organisons des ateliers et d’autres types d’évènements participatifs pour répondre aux besoins et aux réflexions des agriculteurs et agricultrices qui participent au projet et les accompagner.