«L’apprentissage tout au long de la vie gagne encore en importance»

Imaginons la scène suivante: un groupe de personnes et leur supérieur hiérarchique s’élance vers un précipice. Le groupe repère le danger, mais n’ose pas en avertir son responsable, alors qu’il saurait comment s’y prendre pour éviter une chute. Il renonce à engager une discussion constructive. Et c’est ce qui le mène à la dérive. Cet exemple significatif cache une notion essentielle dans le monde du travail: la sécurité psychologique, que l’on pourrait définir comme la conviction de sécurité et de prise au sérieux partagée par l’ensemble des membres d’une équipe lorsqu’ils et elles soumettent des idées, posent des questions, expriment des doutes ou admettent des erreurs, sans crainte de représailles ou de mise à l’index.

SAS: plus de 40 nouvelles offres de cours

«La sécurité psychologique est une condition essentielle de toute collaboration fructueuse; elle est en outre considérée comme le principal facteur de succès s’agissant de la performance et de l’innovation au sein des équipes», déclare la professeure Ina Goller, responsable de l’EMBA Innovation & Business Creation à la BFH-TI. Mais avec quels outils et quelles méthodes peut-on mettre en place et entretenir la sécurité psychologique au sein des équipes? Comment reconnaitre le degré de sécurité psychologique dans sa propre entreprise et les facteurs qui l’influencent positivement ou négativement? Autant de questions qu’aborde le cours compact de formation continue «Sécurité psychologique» de la BFH-TI (en allemand), dirigé par Ina Goller et qui débute en octobre: il dure cinq jours, fournit quatre crédits ECTS et s’adresse aussi bien aux cadres qu’aux collaborateurs et collaboratrices.

Cette offre fait partie des nouveaux Short Advanced Studies (SAS), les cours de formation continue compacts avec lesquels la BFH-TI élargit son programme de perfectionnement à partir de cette année. Les SAS durent quelques jours – parfois répartis sur plusieurs semaines – et peuvent être suivis en cours d’emploi. «Ils s’adressent à toutes les personnes qui aspirent à obtenir de brèves impulsions techniques afin de pouvoir relever de nouveaux défis, avant de les approfondir et de les mettre en pratique», explique Bramwell Kaltenrieder, responsable Formation continue à la BFH-TI. Une bonne trentaine de SAS sont proposés cette année, plus de 40 le seront dès l’année prochaine.

Cela fait de la BFH-TI l’une des premières hautes écoles suisses à réagir à une tendance internationale. «Les changements s’enchainent à un rythme toujours plus effréné dans le monde du travail. Ce qui fonctionne aujourd’hui se verra remplacé par des innovations demain», souligne Bramwell Kaltenrieder. «Cette réalité force les travailleurs et travailleuses et les cadres à rester sans cesse à la pointe. L’apprentissage tout au long de la vie devient ainsi primordial.» Les SAS offrent la possibilité aux collaborateurs et collaboratrices et aux cadres d’acquérir un nouveau savoirfaire rapidement et de manière néanmoins approfondie, et de le mettre à disposition de leur propre entreprise en peu de temps, ajoute le responsable Formation continue. Ce format rend aussi les nouvelles offres de la BFH-TI attrayantes pour l’économie (voir encadré). Les SAS complètent l’offre de formation et de formation continue existante de la BFH-TI, dotée de 7 filières de master et de 50 filières CAS. Plus de 600 étudiant-e-s suivent déjà chaque année une formation continue à la BFH-TI à Bienne.

RAG: soutien aux collaborateurs et collaboratrices

À partir de septembre 2025, ils et elles pourront également suivre le SAS Retrieval Augmented Generation (RAG). RAG est une technologie populaire en plein essor dans le domaine de l’intelligence artificielle. Elle combine les capacités des grands modèles linguistiques (LLM) avec des sources de données externes, comme les systèmes d’information des entreprises, afin de générer des réponses plus précises et plus spécifiques. RAG permet d’améliorer les performances des LLM en facilitant leur accès à des informations contextuelles, sans devoir passer par une longue et couteuse formation aux LLM. Que ce soit dans les domaines des services, de la recherche, de la santé, de la conformité ou de la finance, les collaborateurs et collaboratrices peuvent par exemple utiliser RAG pour explorer de grandes quantités de données et en extraire des analyses, des rapports ou des recommandations. Dans le domaine des services à la clientèle, les RAG peuvent faciliter l’accès des chatbots aux catalogues de produits, aux documentations d’assistance et aux portefeuilles clientèle pour répondre aux demandes et établir des offres personnalisées.

Ce SAS dure cinq jours et fournit quatre crédits ECTS. «L’offre s’adresse aux professionnel-le-s qui conçoivent et introduisent des systèmes RAG au sein des entreprises», explique le professeur Arno Schmidhauser, responsable des études MAS Data Science à la BFH-TI, qui dirige ce SAS. «Les participant-e-s doivent évaluer l’utilité de RAG pour leur entreprise et réaliser une mise en œuvre technologique concrète à l’aide de premiers exemples.»

Un SAS «IA pour les cadres» est désormais proposé pour les aider à utiliser les nouvelles technologies judicieusement et efficacement. Parmi les nouveaux SAS qui débuteront également cette année, mentionnons encore entre autres «Structuration des processus de changement», «Digital Forensics», «Digital Health Innovation & KI», «Gestion des processus» et enfin «Mise à jour pratique de la gestion de projet».